Le ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer lors de l'inauguration de l'Institut Pierre Werner

Le Luxembourg et les Luxembourgeois puisent dans leur situation géographique qui conditionne leur destin, et leur participation à l'espace français et au monde allemand qui fonde leur originalité, une mission pour œuvrer résolument, tant à l'intérieur de nos sociétés que dans les relations avec nos partenaires, en faveur d'une meilleure compréhension, d'une multiculturalité et d'une tolérance vécues au quotidien.

En effet, situé à la frontière des mondes germanique et français, le Luxembourg participe, depuis sa fondation, à ces deux grandes cultures qui dominent notre continent. Il est ainsi devenu un lieu privilégié, où pouvaient cohabiter, dans un climat mutuellement enrichissant, la langue française et la langue allemande en même temps qu'émergeaient la culture et la langue luxembourgeoise, à la fois symbiose des deux, mais aussi et surtout l'expression originale de notre identité nationale et de nos aspirations.

Les régions frontalières étaient malheureusement de tout temps des lieux d'affrontement, et les populations de nos régions l'ont ressenti durement plus d'une fois. Pour cette raison nos ancêtres ont souvent souhaité que ces mêmes frontières puissent aussi, et avant tout, être un lieu de rencontres, et de compréhension mutuelle.

L'esprit de Colpach, évoqué par Madame la Ministre de la Culture, fait en quelque sorte partie de notre identité nationale et de nos aspirations profondes qui visent à réconcilier durablement les ambitions de nos grands voisins et à fédérer leurs créativités et leurs forces dans une dynamique nouvelle et profitable à l'ensemble de nos nations et de nos citoyens. Il fait aussi partie de cet héritage que nous souhaitons léguer à l'Europe, parce qu'il constitue une des pierres angulaires de la construction européenne. Dans cette approche, que  nous préconisons, ensemble avec les initiateurs de cet institut: le Goethe Institut et le Centre Culturel Français, il n'est plus question de domination ou de rapports de force, mais d'engagement solidaire et de renforcement mutuel.

Il n'est en effet pas étonnant que l'idée d'une Europe nouvelle, faite de collaboration, de tolérance et de respect ait trouvé ses plus fervents défenseurs dans les régions frontalières. J'en prends pour exemple Robert Schumann qui, éduqué à Luxembourg, a été empreint par cette vision d'une Europe meilleure, bâtie, certes sur des solidarités de fait, mais aussi sur des aspirations communes et le partage de nos cultures et de nos héritages.

Dass Pierre Werner, der Visionär der gemeinsamen Währung und tatkräftige Politiker für den Ausbau der europäischen Zusammenarbeit, dem ersten trinationalen Kulturinstitut, das je geschaffen wurde seinen Namen gibt, trägt ein Weiteres zur Symbolik bei. Pierre Werner wusste um die Wichtigkeit der Kultur, des Austauschs und einer Kultur des Miteinanders für den Erfolg des europäischen Unternehmens, das ihm stets besonders am Herzen lag.

Ich freue mich aber auch ganz besonders, dass wir in dieser alten Festungsstadt eine neue Ära der Zusammenarbeit zwischen Deutschland, Frankreich und Luxemburg einleiten. Der Ort bedingt gleichzeitig die Mission. Dort wo früher die Bollwerke versuchten den Nachbarn in Schach zu halten, ihn einzuschüchtern, ihn zu dominieren, übernimmt heute die Zusammenarbeit und das gemeinsame Eintreten für das Verbindende und das, was wir zusammen schaffen wollen, ihr Recht.

Es geht keinesfalls darum den "Geist von Colpach" in diesen alten Gefängnismauern einzusperren, wir wollen im Herzen der Europastadt Luxemburg, einen Ort schaffen wo die beste Tradition des menschlichen und kulturellen Miteinanders eine bleibende Herberge findet und ich wünsche mir, dass der Strom der Besucher nie abreißt.

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